mercredi 7 mars 2012

" Instaurer une rigeur décomplexée "

Vu de l’étranger, comment voyez-vous la situation économique de la France? Au bord de la falaise ou encore en situation d'être sauvée?

La France a besoin de poursuivre les réformes engagées par Nicolas Sarkozy afin de s’inscrire dans une gouvernance européenne économique et politique.


Dans les grandes lignes, quelles sont selon vous les décisions que devrait prendre le gouvernement français?

Je suis horrifié de voir, depuis le début de cette campagne électorale, voir des candidats prôner des méthodes archaïques, un retour vers le Franc tendant à duper les ignorants du monde économique.


Quel regard portez-vous sur les réformes souhaitées ou annoncées:
- Les accords "compétitivité-emploi" au cas par cas pour assouplir la masse salariale des entreprises?

Pour la France, il y a là une vraie révolution, une vraie liberté décisionnelle pour les travailleurs et les entrepreneurs.


- La hausse de la TVA (et de la CSG) et la baisse des charges patronales?

La hausse de la Tva intervient à un très bon moment, n’ayant pas d’inflation, la compétition concurrentielle rendra cette hausse indolore. Quant à la baisse des charges patronales, celle-ci ne peut conduire qu’à plus de compétitivité donc plus de travail et plus d’emploi.


- La création d'une banque de l'industrie ou des PME, mesure semblant au passage faire consensus?

Les banques françaises ont beaucoup exagéré dans leur management et trop joué avec l’épargne des citoyens français.

Je me rappelle l’époque où j’ai développé grandement mes affaires, en ce temps-là, les banques françaises étaient nationalisées.- La séparation des activités bancaires de dépôt et "de marché"?


Il y a une condition pour que cela fonctionne. C’est que les deux entités ne doivent pas être filiales d’un même groupe. Sinon, les vases communicants annihileraient l’efficacité.


- L'instauration d'une taxe sur les activités financières?

Cette taxe n’est que justice. Une fois mise en place et la mauvaise hum


eur du monde financier apaisée, cela restera indolore.

Le gouvernement français a-t-il intérêt selon vous à soutenir des secteurs industriels en particulier afin de rester compétitif à l'international sur certaines niches?

Le gouvernement français doit faire des choix d’industrie ou l’on peut être plus performants de part notre savoir faire, notre situation géographique et nos cibles d’exportation. Une fois ce travail bien dirigé, cadré, le succès ne se fera pas attendre.

Propos de Jean-Claude Sensemat
recueillis le 6 Février 2012
par Benoît Léty
pour Entreprendre.

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